Contribution de Breloque |
竜也の物語 |
Je suis Tatsuya.
Né dans la vallée du givre, nichée dans les pics rocheux du clan du Dragon, j’ai eu une vie de bushi bien remplie. J’ai jadis nourri l’espoir de couler mes derniers jours dans la douceur de mon logis. Je me rêvais assis sur le plancher usé de la terrasse, à déguster un savoureux saké en contemplant le jardin zen pour inspirer ma médiocre poésie. Le destin ne m’a pas laissé arpenter ce chemin, car je suis devenu Togashi, moine Ise-zumi en quête d’harmonie, déterminé à honorer ses serments.
N’ayez crainte honorable lecteur, car ce n’est pas cette histoire que je vais vous narrer aujourd’hui. Les caractères que je couche sur ce parchemin, à la lueur vacillante d’une chandelle, dessinent un récit qui a marqué la tumultueuse histoire de Rokugan au fer rouge. Des événements dont vous connaissez les échos et qui résonnent encore sur la falaise de vos vies. Je vais vous conter ce que mes sens ont capté et mon esprit a compris, mais n’oubliez jamais – honorable lecteur – que ce n’est que mon humble interprétation. Lorsque j’écris ces mots, je n’ai donc pas la prétention d’être un chroniqueur de la confrérie des héros, comme mon respectable et émérite frère Botan. Et pourtant, les kami savent à quel point les personnes dont je vais vous conter l’histoire ont pu prouver leur valeur et leur grandeur d’âme. Je souhaite uniquement planter quelques modestes graines de sagesse en priant pour qu’elles prennent racine.
Faites en bon usage, honorable lecteur.
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Bien. Ceci-étant dit, par où commencer… Ah, oui, bien sûr. Le point d’origine. La pierre jetée dans l’étang. L’ombre de la guerre.
Savez-vous – honorable lecteur – ce que sont les Fragments du Vide ? C’est un héritage. Vous connaissez sûrement la légende de la conjuration de Kinkaku qui raconte comment Miyakoshi, un esprit-dragon du vide devenu fou, fut terrassé naguère par des héros. Cet exploit fut accompli au prix d’un rituel qui instilla en chacun des trois survivants une portion de l’essence mystique de feu la créature. Ce fragment du vide se transmet de génération en génération. Chaque héritier porteur d’un fragment de ces trois lignées possède une marque de naissance au poignet droit formant trois gouttes. Une malédiction selon certains… Certes, mais la vérité est plus complexe.
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Nous sommes en l’an 1120, au dix-huitième jour du mois du Singe.
Kakita Sheru est l’un d’eux. Fragment du vide de la lignée du Brasier, membre de l’honorable clan de la Grue, c’est un bushi de la célèbre école de duel Kakita. Mais c’est avant tout un Shikken, un ambassadeur sous l’autorité de Miya Yoto, noble Héraut Impérial. Il porte aujourd’hui un kamishimo cérémoniel d’une riche étoffe bleue et blanche, arborant le mon de son clan. Son crâne est naturellement chauve et sa mine sévère est accentuée par d’épais sourcils. Je suis à son service en tant que conseiller depuis maintenant trois ans, en vertu d’un serment que j’ai fait autrefois à son honorable père.
Nous sommes en route pour le festival de la Tortue Humble à Kenson Gakka, sur les terres du clan du Lion, pour une commémoration historique. Il y a six siècles, se trouvait à cet emplacement un château nommé Shiro no Meiyo, qui appartenait au clan du Scorpion. Les armées du Scorpion ont tenté de conquérir Kyuden Ikoma, fief établi du Lion. En représailles, le Lion a bondi toutes griffes dehors sur Shiro no Meiyo et massacré tous les occupants, sans exception. Avant la fin de la journée, il n’y avait en ce lieu plus âme qui vive qui ne fut Lion. Le site fut renommé Kenson Gakka, « la leçon d’humilité ». Le Lion a ensuite imposé au clan du Scorpion d’y installer non loin un temple pour commémorer ces événements passés. Le temple de Yakuri Jukko, dédié aux mille fortunes, est bâti aux abords de ce qui est devenu une ville de moyenne importance dans cette nouvelle province acquise au prix du sang et de l’honneur.
Le contexte est particulièrement tendu pour la délégation de Kakita-sama, car il y a quelques mois de ça, le clan du Lion a attaqué avec ses armées Toshi Ranbo, la Cité des Apparences, fief d’importance sur les terres de la Grue. Ce sont ces derniers qui en sortir vainqueurs et le daimyo du clan du Lion y perdit la vie, ainsi que son héritier Akodo Arasou. C’est le fils cadet des Akodo qui hérita et qui guide désormais son clan, la main droite de l’Empereur. Mais c’est un lionceau inexpérimenté, à la plus grande satisfaction du clan de la Grue.
Cependant, c’est bien en tant que porteur de la paix de l’Empereur que Kakita-sama est aujourd’hui à la tête d’une délégation qui comprend sept moines du temple de Shiro Daidoji, tirant des charrettes à bras pleines de présents. L’Empereur apporte sa bénédiction aux deux temples réunis pour célébrer mille ans de paix… La formule est belle, mais la paix a toujours été relative et n’a jamais été aussi précaire.
L’histoire a démontré à plusieurs reprises que les fragments du vide ont tendance à se rapprocher les uns des autres. Kakita-sama ne fait pas exception. Sa suite est ainsi composée de Daidoji Yuki, fragment de la lignée des Secrets et éclaireur Daidoji. Elle officie aujourd’hui comme Yojimbo, garde du corps. Caractéristique de certains membres de sa famille, Yuki-san a les cheveux naturellement blancs comme sa vénérable aïeule, malgré sa jeunesse. Et dire qu’elle était présente à cette terrible bataille de Toshi Ranbo… Cela explique sans doute pourquoi elle est particulièrement sur ses gardes depuis que nous avons pénétré le territoire Lion.
Tout juste sorti du dojo, Isawa Kazehiko, fragment de la lignée des Savoirs, a récemment rejoint le service de Kakita-sama. Adepte du vide ishiken-do du clan du Phénix, il a remplacé en tant que conseiller Isawa Tenku parti en retraite il y a de ça quelques semaines. Contrairement à d’autres prêtres de sa caste, ce n’est pas un érudit maigrelet aux yeux usés par la calligraphie. Non, il semble vigoureux, vaillant et volontaire. Il porte un wakizashi, une lame courte, ainsi qu’un kusarigama, un crochet à chaîne. Une arme qui demande un entraînement spécifique pour être correctement maîtrisée, je suis curieux de le voir à l’œuvre. Je ne le connais encore que peu mais j’ai pu constater son naturel curieux et passionné. Aaah, le printemps de la jeunesse ! Il arbore un imposant collier de prière fait de perles de jade, de chrysoprase et d’autres pierres semi-précieuses. J’y vois là des représentations des sept Fortunes, mais aussi d’Amaterasu et de Onnotangu. Peut-être est-ce là une relique.
Iushi Ayame, shugenja de la terre, est la fille d’un important diplomate du clan de la Licorne. Dans le cadre de l’aimable entente établie entre les clans de la Licorne et de la Grue, des pupilles sont échangés. Ayame-san en fait partie. Elle a rejoint le service de Kakita-sama depuis trois mois déjà. Je ne suis pas surpris de voir le dégoût qu’inspirent les fourrures qu’elle porte fièrement autour du cou à certains membres de la maisonnée de Kakita-sama. J’ai aussi remarqué les intrigants talismans qu’elle porte autour du cou, fabriqués de ses mains m’a-t-elle dit. Je suis curieux d’en savoir plus sur cet art étrange.
Le dernier membre de cette honorable suite n’est autre que l’humble moine que je suis. J’ai revêtu mes plus beaux atours, certes beaucoup plus modestes que ceux de mes compagnons. En effet, alors que nous avancions dans les derniers kilomètres nous séparant de notre destination, nous avons fait une halte pour revêtir nos tenues d’apparat, afin que notre mise soit digne face au Daimyo de Kenson Gakka.
Accompagnant les autres moines, mes geta et mon bâton claquent sur la pierre alors que mes compagnons cheminent à cheval. Je porte un hakama gris et un samue bistre. Les tatouages qui couvrent mon corps émergent au niveau de mon cou, dévoilant une mante de profil posée sur une branche. Seule fantaisie, une petite boîte à compartiments en bois laqué pend à ma ceinture par une cordelette retenue par une pierre noire sculptée en forme de dragon. Contrairement à Kakita-sama et Isawa-san, mon crâne n’est pas impeccablement lisse et demeurent en périphérie quelques épars vestiges, un duvet blanchi par les ans et le soleil. Ah, je sais bien que la chose agace Kakita-sama mais quelques années de plus devraient suffire à oblitérer ces derniers renégats capillaires. Pour l’heure, mon crâne est abrité sous mon sandokasa, chapeau de bambou tressé à larges bords usé par la pluie.
Un croisement. Les moines de Shiro Daidoji nous quittent pour rallier le temple de Yakuri Jukko. Nous les reverrons demain, pour la commémoration. Kakita-sama pour sa part est attendu au palais dès ce soir.
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C’est lorsque le crépuscule joue ses dernières notes mordorées que la délégation arrive à Kenson Gakka, ville fortifiée à flanc de colline. Une effervescence anime les habitants en ce début de soirée, alors que des braseros sont installés au bord des voies et des lampions allumés çà et là sur les terrasses des maisons.
Le château à trois étages est majestueux avec ses murs en pierre blanchis par un enduit qui contraste avec les tuiles en ardoise. Le groupe est accueilli dans l’enceinte par un samurai vétéran, le hatamoto, le chef des suivants de la maisonnée. Le lieu est animé avec de nombreux visiteurs en cette veille de festival, mais le hatamoto fait place nette pour guider notre groupe jusqu’à la salle de réception. Il déclame les présentations :
« Kakita-sama, voix de l’Empereur, Messager de paix. » « Matsu-dono, Dépositaire de la paix de Kenson Gakka » |
Nous voilà donc face au daimyo Matsu Kioma. Il semble ravi de la situation et de la présence de l’émissaire impérial. Deux autres personnes sont à ses côtés. A sa gauche son épouse, et à sa droite son général. Ce dernier a l’air quelque peu distrait et guère intéressé par l’apparat des courtisans. Tout le contraire de l’épouse du daimyo, prévenante à l’égard de ses invités.
Isawa Kazehiko apporte le cadeau destiné au daimyo dans une boîte sobrement estampillée du chrysanthème impérial. Je sais que c’est un magnifique tessen, un éventail de commandement ajouré de symboles harmonieux dans un bois précieux et laqué par un artisan de renom. Un présent de qualité, autant par sa facture que par son symbole.
Ce que l’on sème Sous les griffes du félin, Un chrysanthème. |
Après les politesses d’usage, Matsu-dono accepte le présent qu’un serviteur vient enlever. Une pièce du palais à l’étage est aménagée à notre égard. On nous apporte un généreux repas aux multiples plats, confirmant l’accueil tout à fait courtois du daimyo. La fenêtre ouverte dévoile les lumières de la ville comme des lucioles qui s’égayent dans la nuit.
Isawa-san s’est assis en position du lotus au milieu de la pièce, la brise du soir lui caressant le visage. Il interroge les kamis de l’air et seul lui sait ce qu’ils lui ont chuchoté à l’oreille. Je n’ai pas osé le déranger dans sa transe pour savoir ce qu’il faisait.
Pendant ce temps, Iuchi-san va à la rencontre d’autres visiteurs présents dans le palais. A commencer par Yasuki Genji, un commerçant du clan du Crabe à la langue agile. Elle apprend de sa bouche le nom du général rencontré précédemment : Akodo Ikare.
Pour ma part, j’engage la conversation avec quelques serviteurs, sans apprendre grand-chose d’utile. Je m’isole ensuite dans le jardin du château afin de réaliser ma routine de fin de journée. J’effectue le kata de la 13ème forme, en prenant le soin de l’exécuter le plus lentement possible. Pendant ma méditation, j’aperçois un homme portant le symbole du Renard qui m’observe un temps avant de rebrousser chemin. J’achève mon rituel du soir par une tasse de genmaicha et une prière aux kamis. Les feuilles de thé dessinent un avenir : un lion couché sur le flanc, un pied le bloquant au sol… Une leçon d’humilité ? Beaucoup plus inquiétant, le fond de ma tasse demeure dans les ténèbres. Mon sang se glace. Funeste augure de l’outremonde.
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Dès l’heure du tigre, tôt le matin avant que le soleil ne se lève, la délégation se prépare. Kakita-sama en profite pour nous rappeler les enjeux de cette journée. Je le sens tendu, mais concentré. Dehors, d’autres sont déjà levés et répètent pour la parade qui aura lieu plus tard dans la matinée.
Yuki-san s’habille comme un serviteur. Elle accompagne Iuchi-san à une auberge de la ville pour prendre un petit-déjeuner et discuter avec les voyageurs. Dans la pièce, deux personnes attirent leur attention. Un bushi du clan de la Licorne, une femme avec le mon des Otaku, est en train de finir son repas. Une courtisane du clan de la Libellule, assez légèrement vêtue, manifestement habituée à des lieux plus fastueux, se trouve aussi là. Daidoji Yuki reconnaît instantanément en elle un fragment du vide. Elles engagent la conversation avec cette dernière et en apprennent plus sur le déroulement du festival. Tonbo-san recommande notamment le moment où seront libérés les faucons, un des temps fort de la journée. Un détail s’impose soudainement à Yuki-san : cette courtisane Tonbo ne possède pas la marque caractéristique des fragments à son poignet. Comment est-ce possible ?
Je me rends pour ma part au temple des sept Fortunes et prie chacune d’entre elle. Le mauvais augure de la veille en tête, ma dernière prière est pour Togashi, le kami tutélaire de mon clan. Si seulement il pouvait partager avec moi un peu de sa légendaire clairvoyance.
Pendant ce temps-là, Isawa-san réalise avec diligence une cérémonie du thé pour Kakita-sama dans leur chambre au palais. Cela permet à Kakita-sama de se concentrer sur la tâche à venir. Il a à cœur d’honorer son rôle de représentant du souverain céleste en ce jour.
Un peu plus tard, Kakita-sama et les siens se réunissent à l’heure du Lièvre à l’hôtel de ville… Enfin sauf moi, car j’ai eu le malheur de m’égarer en chemin depuis le temple. Ces villes sont décidément bien trop labyrinthiques. Le daimyo, beaucoup plus solennel que la veille, a réuni ici sa cour et ses invités. Les gens parlent bas et les murmures bruissent comme le vol des papillons. Le son de trois biwas égrène une douce musique. Un vieil Isawa a captivé un petit groupe et leur parle d’astrologie avec enthousiasme. Isawa Kazehiko vient rendre hommage à ce membre de sa famille. Il découvre mal à l’aise que le vieil homme est un peu sénile. La courtisane Libellule est de nouveau aperçue dans l’assemblée et Kazehiko-san tente de deviner sa lignée comme seuls peuvent le faire les fragments. Sans succès. Cette dernière vient présenter ses hommages à Kakita-sama. Elle se montre très séductrice avec les deux bushi et fait mine de ne pas être au fait de sa condition de fragment du vide. Ça, l’absence de marque à son poignet et la difficulté pour connaître sa lignée rend cette personne pour le moins… intrigante. Il me tarde d’en savoir plus.
Tandis que je peine à trouver mon chemin malgré les indications d’un aimable maraîcher, je vois les moines arriver par la porte sud de la ville (… à moins que ce ne fusse la porte nord ?). Je vais à leur rencontre pour me joindre à eux. A leur tête, un dénommé Noshin. Ses gestes sont fluides, et sa posture m’évoque celle d’un bushi du Scorpion. Rien d’inquiétant, il n’est pas rare que des bushi abandonnent la voie du sabre pour embrasser d’autres plus spirituelles. Je suis bien placé pour le savoir.
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Le soleil commence enfin à darder ses premiers rayons quand l’armée du Lion défile en grande pompe sur la place principale de la ville sous l’œil attentif du Daimyo. Fermant la marche, six soldats portent dans leurs dos de grands sashimono cérémoniels, des bannières affichant le mon du Lion. Chacun de ces porte-étendards représente cent années de domination sur ces terres.
Matsu-dono prononce le début officiel des festivités. Et notamment celles des épreuves très attendues par le peuple : yabuzame (arc à cheval), inu-o-mono (chasse), sumai (lutte), oriru (combat à cheval), seikakusa (kenjutsu), et kenkyokame (stratégie).
Le général Akodo-sama assiste au tournoi de combat à cheval et Iuchi Ayame affronte une autre Licorne, puis un Lion et enfin un Scorpion pour accéder à la finale. Mais Iuchi-san est défaite par le cavalier du Lion particulièrement inspiré en ce jour de festivités. Elle chute à terre après une manœuvre audacieuse. Elle se relève avec grâce mais toujours douce comme la prairie et forte comme la montagne.
Le vainqueur se voit remettre un ruban rouge, accordé aux vainqueurs de tournoi. Un serviteur vient voir Ayame-san : le général souhaite la recevoir. Il est agréablement surpris par la compétence équestre de la jeune femme alors qu’elle ne porte pas le daisho. Sa prestation n’est pas passée inaperçue.
Yuki-san baguenaude de tournois en tournois pour identifier qui sont les vainqueurs : majoritairement des Lions, sauf en sumai où c’est un Crabe qui sort vainqueur ainsi qu’en seikakusa où c’est un Bayushi du clan du Scorpion qui triomphe.
Matsu-dono propose à Kakita-sama de participer à une reconstitution historique, qui esquive habilement l’invitation en proposant que son garde du corps personnel, Daidoji Yuki, le représente. C’est Matsu-dono en personne qui incarne le rôle du général Scorpion alors que le général Lion est incarné par Akodo Ikare. Yuki-san fait bonne figure en éliminant plusieurs adversaires, mais son général libère subitement ses flancs offrant la victoire au Lion. Yuki-san reçoit quelques ecchymoses mais s’en sort avec les honneurs. Elle est félicitée par Kakita-sama pour montrer la nature officielle de sa participation.
Les festivités se poursuivent. C’est au tour des moines de Yaruki Jukko de se présenter en procession face au daimyo pour la tant attendue cérémonie de libération des faucons. Noshin est monté sur l’estrade pour assister au spectacle aux côtés du daimyo, ainsi que les vainqueurs des différents tournois.
Lorsque les lanières de cuir se détachent, ce ne sont pas des faucons qui sortent des coffres, mais des centaines de blanches colombes, symbole de guerre et de mauvaises nouvelles qui s’éparpillent dans le ciel. Un murmure de surprise et d’indignation parcourt la foule.
Furieux, Matsu-dono se précipite sur le chef des moines qui se confond en excuses, front contre terre. Je remarque pendant ce temps que les moines qui tenaient les coffres jouent la comédie et feignent la surprise. Exaspéré, le daimyo chasse les moines d’un geste rageur. Je les suis.
Foule immobile. S’envolent les faucons blancs ─ Lion courroucé. |
Kakita Sheru calme la foule en expliquant à l’attention de tous son soulagement que de voir partir au loin ces oiseaux de mauvais augure qui n’ont pas pu rester sur les honorables terres du Lion et s’enfuient à tire d’aile. Le daimyo remercie très respectueusement Kakita Sheru pour son intervention à propos qui a pacifié une situation délicate.
Les moines sont vertement invités à quitter la ville par les bushi du Lion. J’interpelle Noshin pour lui dire tout de go que je suis persuadé que les moines qui ont ouvert les coffres étaient au courant de leur sinistre contenu.
A quelques encablures de là, dans une ruelle, je remarque du coin de l’œil une ombre fugace qui s’efface. Quelqu’un a écouté notre conversation…
つ づ く |
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Aphorisme incongru Ethadan a dit : « C’est l’anneau le plus difficile à monter. » |
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