Les Fragments du Vide
Le Prix des Choses
Le Prix des Choses
Le Troc |
L’aspect le plus important à prendre en considération concernant le commerce et l’argent à Rokugan est que le système tout entier est basé sur le troc. Il n’existe aucune valeur définitive associée à quoi que ce soit, y compris aux pièces de monnaie! La plupart des Rokugani mènent leurs affaires par des échanges directs : un poulet contre une théière et une poignée de feuilles de thé. La monnaie n’est utilisée que dans un certain nombre de cas particuliers. En premier lieu, elle est utilisée entre les membres de la classe des marchands. Ceux-ci ont tendance à échanger de grandes quantités de produits entre eux, et utilisent la monnaie pour procéder aux échanges, en tenant une comptabilité. Les marchands utilisent également la monnaie pour consentir ou souscrire des emprunts, que ce soit avec d’autres samurai ou avec des marchands. Ces fonctions de “banquier” sont un des facteurs importants dans la dynamique d’une économie basée sur le riz. Les samurai, et donc les PJ, utilisent la monnaie pour faciliter les voyages en dehors du domaine de leur propre seigneur, pour l’achat d’objet de valeur, ou pour s’attirer des suivants. |
Payer ses achats |
Il est important de se souvenir que les samurai ne sont pas OBLIGES de payer pour quoi que ce soit venant d’un paysan. Les traditions, basés sur l’ordre céleste et le sens commun lorsqu’on est désarmé face à un katana, encouragent le paysan à fournir ce que le samurai demande. Cependant, le paysan n’est pas le possesseur des produits, qui sont la propriété de son seigneur (cette notion est primordiale) et au final de l’Empereur, ce qui fait que le samurai devra sans doute demander au daimyo local. Tant que le samurai est sur les terres de son seigneur, cela signifie qu’il n’a aucun besoin d’argent. Tout ce dont il a besoin lui est fourni gratuitement. C’est son bon sens personnel qui l’empêche alors d’abuser de ce privilège. Ceux qui abusent de la générosité de leur seigneur seront sans doute repérés par leurs supérieurs, et devront en répondre devant le seigneur. |
En voyage, le besoin de monnaie se fait sentir de manière plus évidente. Les paysans des autres contrées peuvent demander une rétribution pour tout bien ou service rendu. Les paysans ont d’ailleurs un œil particulièrement exercé à distinguer les samurai qui n’ont pas juré fidélité au daimyo local. Dans la plupart des cas, mieux vaut payer sans commentaire. Marchander avec un paysan est indigne d’un samouraï, tout comme demander le prix à l’avance. La grande majorité des paysans et des honnêtes gens n’ont aucunement envie d’attirer sur eux la colère de personnes qui ont droit de vie et de mort sur eux, et demandent des rétributions honnêtes. Le samurai peut évidemment refuser de payer, ou même s’en prendre au paysan, mais de telles actions sont lourdes de conséquences. Si le samurai estime qu’on tente de le berner, il peut punir l’offenseur sans autre forme de procès. Mais l’autorité locale peut prendre ombrage d’un tel comportement. Le magistrat local dispose d’un pouvoir considérable concernant les samurai qui traversent sa juridiction, et a autorité pour décider arbitrairement si le samurai a agi de manière appropriée. Mieux vaut ne pas l’agacer ! |
L’achat d’objet coûteux est un autre sujet sensible. Les objets tels que les armures ou les épées sont généralement conçus par des artisans qui font eux-même partie de la classe des samurai. Cela signifie qu’ils peuvent désirer de l’argent en échange de leur travail, ou bien être hautement offensé qu’on leur en offre. Il est plus prudent d’attendre qu’ils fassent une offre, puis d’acquiescer sans hésitation. Les artisans qui ont juré fidélité au même seigneur que le samouraï peuvent faire don d’un objet à quelqu’un qui a fait preuve d’une grande fidélité. Les artisans qui appartiennent à un autre seigneur demanderont sans doute à être payés d’une manière extravagante. A moins que le samurai ne soit très riche, très célèbre, ou dispose de solides appuis dans les cours, il devrait s’en tenir aux artisans de son propre seigneur. Les chevaux de guerre tombent également dans cette catégorie. A moins qu’ils ne soit reçus en tant que cadeau ou procurés par le seigneur du samurai, ils s’avéreront extrêmement coûteux. Même de simples chevaux de monte peuvent être au dessus des moyens d’un samurai. |
Monnaie |
Il existe trois types de pièces communes à Rokugan. Celle qui a le plus de valeur est le ryo, une plaque d’or ovale de cinq centimètres sur deux et demi. Il s’agit de l’unité de base des échanges concernant les objets coûteux et les transactions à grande échelle, elle vaut un Koku. Chaque ryo vaut environ cinq bu, une pièce d’argent, plus petite. Bu est en réalité le diminutif de Ichi-bu-no, soit “un bu d’argent”. Un bu typique est un rectangle de deux centimètres et demi sur moins de deux centimètres. Les bu sont utilisés pour l’achat d’objet modérément coûteux, comme les meubles. Chaque bu vaut à son tour quatre ou cinq “files” de zeni. Il s’agit de petites pièces de cuivre rondes ( moins de deux centimètres de diamètre ). On y perce un trou rond ou carré au milieu, et on les enfile sur une cordelette. Une “file” standard comprend 100 pièces. Les zeni sont utilisés pour toutes sortes d’objets de moindre importance, comme le thé ou la nourriture. Des files entières sont utilisées pour les vêtements ou l’alcool. |
Pour les transactions de grande échelle, on utilise soit des paquets de ryo, soit une quatrième forme de pièce, l’oban. Les ryo sont empilés par lots de 25 ou 50 et enveloppés de papier épais. Le lot est marqué du sceau du bureau du magistrat local, et prêt à l’emploi. L’oban, si rarement aperçu, est un lourd disque d’or. En poids et en valeur, il équivaut à 40 ryo. les oban sont parfois créés pour une transaction particulière, et marqués d’images ou de textes commémorant l’événement. Ils peuvent avoir plus de valeur en tant que pièce historique que pour leur simple poids en or. |
La raison pour laquelle la description et les taux d’échange sont donnés en termes généraux est que chaque clan bat sa propre monnaie. Les symboles que l’on trouve sur les pièces varient de lieu en lieu, comme la taille exacte et la qualité du métal. L’identification de la source d’une forme de monnaie et de sa valeur relative requiert la compétence Commerce, que la plupart des samurai dédaignent. |
La monnaie papier n’est pas utilisée à Rokugan, du moins par les samurai. Les marchands utilisent parfois un système de reconnaissances de dettes sur papier entre eux. Les samurai qui entendent parler d’un tel système trouvent l’idée ridicule. |
La Valeur des Choses |
Le jeu de rôles “le Livre des Cinq Anneaux” n’utilise pas de liste de prix pour les objets, car le commerce se fait par troc et par échange de dons. Ce qui suit n’est qu’une grossière liste indicative des “prix” les plus communs, de manière à ce que les MJ et les joueurs acquièrent une meilleure compréhension de la valeur relative des pièces et des biens. Souvenez-vous que les échanges dépendent BEAUCOUP de la conjoncture. Le rang de Gloire et l’affiliation par Clan joue un rôle important dans chaque transaction. |
Pour illustrer ce point, prenons l’exemple d’un simple éventail. La plupart des joueurs se réfèrent à leur expérience personnelle en tant qu’acheteur, et peuvent imaginer qu’un marchand affirme que les samurai qui passent “feraient une excellente affaire en achetant un si bel éventail pour une simple file de zeni !” Et en certaines occasions, c’est exactement ce qui se passe. A ce moment-là, l’éventail vaut 100 zeni. Un autre jour, un humble paysan offre l’éventail à une samurai-ko, “pour qu’elle se rafraîchisse alors que le temps est si lourd cet été”. Maintenant, l’éventail n’a plus aucune valeur. C’est une chose donnée par un paysan, que l’on jettera dès qu’on ne sera plus au soleil. Lors d’une occasion très spéciale, Dame Shizue ne dispose de rien d’autre que de son éventail, mais désire faire montre de la faveur qu’elle accorde à un ronin astucieux qui lui a amené une nouvelle histoire. Elle lui donne l’éventail. Désormais, il est sans prix, le cadeau de la fille du Champion d’un Clan. En chaque occasion, il s’agit EXACTEMENT DU MEME EVENTAIL. |
Une autre illustration : un astucieux marchand Yasuki a disposé ses produits le long de l’Allée des Marchands. Il y a inclus un stock d’oreilles de mules, séchées et teintes en violet foncé. Il a l’intention de les vendre en tant “qu’oreilles d’Oni” à un samurai de passage. A un jeune Grue à l’air écervelé, il en demande deux ryo à l’unité. " Une preuve de votre valeur, messire." Devant un Lion qui passe, il se tait, effrayé par la possibilité de représailles. Un Crabe passe, et il lui crie : " un bu chacune, un trophée de choix pour un Crabe !" Quand un Scorpion vient à passer, il dit simplement : " Non, ceci n’est pas à vendre." Si un samurai de son seigneur passe par là, le marchand dira simplement : “Ce n’est pas pour vous. Il s’agit simplement d’oreilles de mule.” |