Le Kenjutsu

Première forme de combat en Rokugan, le Kenjutsu est à la fois destruction et création. Contrairement au Iaijutsu qui commence et se terme en un instant de vitesse et de violence, le Kenjutsu débute souvent petitement jusqu’à ce que le praticien devienne une force de destruction implacable. Contrairement à l’artiste Iaijutsu qui est une merveille à contempler le court instant qu’il est en action, le maître Kenjutsu peut maintenir son art tout au long d’une bataille tant qu’il a de l’énergie pour la mener, ainsi que son adversaire. Même s’il donne la mort, le Kenjutsu est aussi un art de création : on dit à juste titre que le katana est l’arme qui construit l’Empire. C’est l’utilisation d’épées de qualité supérieure qui permit aux premiers Rokuganis de s’imposer face aux tribus qui ne voulaient pas rejoindre l’Empire naissant.

Le katana et l’étude du Kenjutsu permettaient également aux membres des tribus originelles de Rokugan d’avoir un vocable martial commun, ce qui les a aidé à se rassembler et à s’unir comme un seul peuple. Les samurai portent le katana pour montrer leur statut de samurai. Le Kenjutsu est devenu l’une des pierres angulaires sur laquelle Rokugan a construit son sens de l’unité et son identité.

Alors que le duel Iaijutsu est considéré comme une façon correcte de régler un différend d’honneur entre samurai, bien des conflits se sont résolus par le choc des armes plutôt que par l’usage ritualisé d’un katana dans un cercle de duel. Le Iaijutsu est strict et ritualisé, tant que le Kenjutsu est le véritable combat, la vraie liberté des champs de bataille. Pour cette raison, les Lions préfèrent souvent régler leurs propres rivalités à travers des combats de Kenjutsu.

Entraînements

Le Kenjutsu est enseigné aux débutants à l’aide d’une série de cours de formes traditionnelles ou kata, chacun se concentrant sur les différents mouvements du katana qui pourraient être utilisés au combat. Chaque kata est transmis de l’instructeur à l’étudiant pour depuis des temps immémoriaux, et occasionnellement de nouveaux kata sont conçus. Chaque école de bushi a des kata uniques lors de ses entraînements, puisque chaque école met l’accent sur des mouvements et des façons différentes d’utiliser le katana au combat. Par exemple, les Grues ont tendance à construire leurs kata autour du coup Iaijutsu qui est au cœur de leur approche de combat, tandis que les Matsu se concentrent presque exclusivement sur l’attaque agressive en déplacement et enseignent leurs kata en conséquence.

Il existe cependant un certain nombre de kata de base qui sont enseignés à chaque l’élève, quelque soit son école. Ils aident l’élève à développer la confiance en soi tout en maniant un katana, ainsi que la mémoire musculaire qui permet à un samurai entraîné de se battre sans réfléchir et de réagir instantanément à ses ennemis. Ces kata sont la base de toutes les autres formes avancées de Kenjutsu, tout comme l’enseignement consistant à dégainer un katana en toute sécurité (ce qui est plus difficile qu’il n’y paraît) et à faire les mouvements basiques de maniement, de frappe et de parade.

Le Kenjutsu est fondé sur six techniques de base, le dégainement, les jeux de pieds, les coups de taille, les ceux d’estoc, les feintes et les parades. Les kata de base que chaque élève apprend sont conçus pour conditionner le corps et l’esprit de manière à effectuer chacune de ces actions de façon fiable et instinctive.

Les Armes de l’Entraînement

Les étudiants pratiquent généralement leur kata d’attaque contre des cibles faites de nattes de bambou roulées qui ont été trempés avec de l’eau pour les rendre élastiques ; ils peuvent également s’entraîner contre les poteaux en bambou. Dans un premier temps, l’élève doit s’entraîner principalement à l’aide d’un sabre d’entraînement en bois appelée bokken, ou un paquet de lattes de bambou liées appelées shinai.

Le bokken pèse environ le poids d’un katana et est donc un meilleur choix pour l’apprentissage du kata, mais un shinaï peut frapper quelqu’un en toute sécurité tout en lui infligeant une douleur aiguë, en permettant aux étudiants de ressentir le coût de leurs erreurs sans pour autant causer de blessure grave.

Les étudiants avancés de Kenjutsu reçoivent souvent des lames d’acier non affûtées appelées iaito à utiliser au cours de leurs entraînements, en passant progressivement au katana aiguisé à mesure que leurs compétences s’améliorent. Parce qu’il y a toujours une chance quelqu’un soit blessé en utilisant de l’acier, les samurai continuent souvent d’utiliser le bokken ou le shinaï lorsqu’ils pratiquent le kata ou le combat à deux praticiens même plus tard dans leur vie, après avoir quitté leur dojo.